>Dernières nouvelles d’Afrique de l’Est (2): le lion

>Le roi de la jungle est un sacré machiste. Certes il protège son clan contre les hyènes et tous les autres mâles qui voudraient lui piquer sa place. Mais soyons juste : sauf s’il faut attraper un buffle ou un autre gros gibier, c’est la lionne qui se tape l’essentiel des courses. Monsieur se contente donc de regarder de loin sa belle faire ses emplettes. Mais sitôt le cabat rempli, c’est lui qui se baffre en premier. La lionne se sert après lui, et les lionceaux se contentent de ce qui reste… quand il en reste Ensuite il glandouille, vingt heures par jour couché dans l’herbe ou perché sur un arbre.

Contrairement à la légende le lion est tout aussi charognard que la hyène, surtout les jeunes mâles, chassés de la horde lorsqu’ils arrivent à mâturité. Mais aussi on n’a pas idée d’aller à la chasse aux bestioles quand on a une tignasse pareille! Pas étonnant qu’elles filent au quart de tour. Et comme en plus, nos lions sont daltoniens on comprend la difficulté. Du coup, contrairement à la légende, ce sont semble-t-il au moins autant les lions qui volent leurs proies aux hyènes que l’inverse. Et qui s’entre-dévorent leurs petits: une vraie belle histoire d’amour.

Pour être sûr de déjeuner à sa faim et avec des produits frais mieux vaut donc mettre sa pilée au chef de la horde pour prendre sa place, d’autant que c’est souvent la seule position sociale qui permet de se reproduire. Lorsqu’un mâle prend la place d’un autre à la tête du clan, il commence par tuer impitoyablement tous les petits de son prédécesseur. Et de plaider non coupable sous prétexte que sinon, il aurait fallu attendre que les lionceaux soient grands pour que les lionnes soient capables de lui assurer sa propre descendance. Quel sauvage !

Même au lit, le lion est très boarderline. D’abord il expédie son affaire en trente secondes chrono. Mais surtout et tout comme les autres félins, son pénis est doté de petites protubérances épineuses qui pointent vers l’arrière et écorchent douloureusement la femelle lors de l’accouplement. A sa décharge, Madame doit aimer l’amour vache puisque c’est ce qui provoque son ovulation.Le couple SM fait comme ça zizi-panpan entre vingt et quarante fois par jour pendant plusieurs jours d’affilée, sans manger…

Pour supporter de tels balourds de maris, les lionnes sont bien obligées de s’organiser, ce qui est d’autant plus facile qu’elles sont toutes de la même famille dans le clan. Elles mettent bas toutes en même temps, ce qui est bien pratique pour s’occuper collectivement de la nurserie et (essayer de) protéger leur progéniture contre les mâles d’autres clans, contre les hyènes etc. Pas évident puisque quand les temps sont rudes, 2 lionceaux sur 10 seulement parviennent à l’âge adulte.

Pour chasser, les lionnes se coordonnent magnifiquement bien, chacune ayant comme dans un ballet bien rôdé un rôle très précis et toujours le même, les plus légères rabattant la proie au centre, la plus massive la saisissant par l’arrière-train, une autrel’exécutant à la gorge… Et même comme ça elles échouent trois fois sur quatre, tellement l’exercice est difficile. C’est dur d’être le roi de la jungle!

Quelques sources:

L’article de Wikipedia
Le site du zoo de San Diego (en anglais)

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